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Comment utiliser la chanson pour aider votre enfant TSA à s’endormir?

Posté le 22/04/2016

Comment utiliser la chanson pour aider votre enfant TSA à s’endormir?

 

 

par Nathalie Leroux, musicothérapeute

 

Votre enfant a du mal à s'endormir?

 

Il vous réclame à plusieurs reprises?


Il veut un verre d'eau, aller à la salle de bain ou le toutou que vous ne trouvez pas?


Vous ne savez plus quoi faire pour que votre petit amour trouve le sommeil?

 

 

Avez-vous essayé la chanson pour l'aider à s’endormir?


Pourquoi chanter avant le dodo?

  • Parce que le chant nous permet de nous libérer des tensions, des émotions, de l'anxiété et du stress.
  • Parce que lorsque nous chantons, nous utilisons une respiration profonde, ce qui nous amène à mieux respirer.
  • Parce que chanter favorise l'oxygénation de notre corps. On se sent alors plus détendu et plus zen.
  • Parce qu'en chantant, notre cerveau sécrète des endorphines, ces hormones du bien-être, ce qui nous rend plus disponibles à la détente et à l'endormissement.


Comment utiliser la chanson pour favoriser la détente et l'endormissement?

 

La musique est une expérience émotionnelle et personnelle. Il faut donc tenir compte des goûts de chacun et des souvenirs qui s'y rattachent.

 

Chaque moment a sa musique appropriée. Pour favoriser la détente, il est donc préférable de choisir des chansons avec une structure régulière, sans trop de nuances et au rythme plutôt simple.

 

Il ne faut pas oublier que pour favoriser la détente, un petit rituel, loin des grandes lumières et des bruits est recommandé.


Comment impliquer mon enfant dans ce rituel musical?

  • S'installer avec lui dans son lit.
  • Chanter les chansons d'une voix douce et calme.
  • Par la suite, chanter les chansons en laissant des blancs à remplir par votre enfant.
  • Il peut être intéressant de bâtir avec lui un recueil de chansons pour le dodo dans lequel il pourra choisir la chanson du soir.
  • La chanson structure le temps. Assurez-vous de mentionner combien de chansons ou combien de fois vous chanterez la même chanson.


Chez l'enfant présentant un TSA, la routine est importante. La musique étant structurée et organisée de façon logique, elle peut répondre par elle même à ce besoin de continuité et de logique pour ces enfants. Commencez par une chanson qu'il choisira et choisissez la deuxième. Vous pourrez de cette façon l'amener à diversifier ses choix tout en lui procurant un sentiment de sécurité.

 

Vous pouvez également improviser sur un air connu en choisissant le thème ensemble si votre enfant a la capacité de s’exprimer verbalement. Par exemple: Ce que l'enfant a fait dans sa journée, sur l'air d' Au clair de la lune.

 

Parent: Dis-moi (nom de l'enfant), qu'as-tu fait ce matin?
Enfant: des mathématiques (es) et aussi du français!
Parent : Veux-tu qu’on invente la chanson des multiplications?
Enfant : Non, j’aimerais mieux qu’on fasse la chanson des verbes.
Parent : Super!

 

La chanson illustrée peut également être un bon moyen pour impliquer l'enfant. Le support visuel étant très aidant pour plusieurs enfants ayant un TSA, elle pourrait amener votre enfant, même s’il est peu ou non verbal, à participer avec vous.

 

Pour ce faire, remplacez quelques mots de la chanson par un dessin, une image ou une photo. Vous pouvez cibler le nombre de mots auxquels votre enfant participera vocalement.

 

Évidemment, on ne vise pas l’acquisition du langage ou l’amélioration de la prononciation via la chanson, mais plutôt une participation par l’émission d’un son, une syllabe ou un mot selon ses capacités. Il faut se rappeler ici que notre objectif est la détente pour favoriser l'endormissement.


Les expérimentations d'une maman...

Étant moi-même une maman de 5 petits et grands poussins, j'ai utilisé la chanson dans la routine du dodo pour chacun d'eux, de différentes façons et à différents degrés. Avec ma petite dernière, Marie-Jeanne, 8 ans, il nous arrive encore de chanter ensemble dans son lit, mais elle le fait de plus en plus souvent seule. Elle me demande: Maman? Combien puis-je chanter de chansons de mon disque?

 

Quant à mes plus grands, il est rare qu'ils ne s'endorment pas aux sons des chansons qu'ils ont eux-mêmes choisies. Ils sont passés du mode «chanter» au mode «écouter» et ce même lors des trajets du soir en auto.


Où trouver du matériel pour m'accompagner?

Il existe de grandes variétés de musiques, adaptées à la période du coucher, que vous pouvez utiliser. Vous pouvez les trouver en magasin, en ligne ou même dans les bibliothèques municipales.

 

"Chansons douces, chansons tendres" d'Henriette Major est un magnifique livre disque à se procurer. Si votre enfant peut lire, il peut suivre le texte de la chanson, sinon on y trouve également de belles illustrations représentant l'histoire de la chanson.

 

Vous pouvez également utiliser les mêmes chansons en mode écoute afin que votre enfant poursuive l'étape de l'endormissement seul.

 

Plus vous utiliserez le même type de chansons avant de dormir, plus votre cerveau les associera à l'endormissement.

 

Bon dodo!

Nathalie

 

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Faut-il corriger les comportements particuliers de nos enfants autistes?

Posté le 15/04/2016

 

 

Faut-il corriger les comportements particuliers de nos enfants autistes? 

 

 

Par Astrid Perreault, Supermaman

 

Je ne « corrige » pas les comportements particuliers de mes enfants autistes; plutôt je les « écoute »?

 

Même s’il ne s’agit pas d’un moyen de communication intentionnel ; les comportements de mes enfants, aussi indésirables soient-ils, m’en disent long sur ce qu’ils vivent à l’intérieur.

 

Bien avant que je «sache» pour mes enfants, plusieurs manifestations typiques de leur différence étaient présentes :

  • peu ou pas de contact visuel
  • flapping (battement des bras ou des mains comme un papillon)
  • marche sur la pointe de pied ou de talon
  • sons étranges (les animaux ont toujours eu la côte chez mon 2e)
  • mains sur les oreilles ou sur les yeux
  • marcher sur la ligne de coulis dans les grands magasins
  • incapacité de rester assis à table pour manger

Mais aussi :

  • crise de colère simple ou avec déchirures de livres ou lancement d’objets
  • foncer sur les coins de mur en cas de frustration
  • plus tard : taper, grafigner ou mordre maman.

 

Ce ne sont que quelques exemples ; ma liste est plus longue et la vôtre aussi, je parie…

 

On m’a souvent demandé si j’allais les laisser faire toute leur vie? Si ça allait passer? Alors voici ma réponse simple à ces deux questions : OUI! et OUI!

 

Personnellement, je n’ai jamais senti le besoin de proscrire un comportement, encore moins, s’il est inoffensif. De toute façon, lorsque dans les quelques occasions où j’ai voulu et réussi à enrayer un comportement, 100% du temps est ressorti un comportement alternatif. Grâce à nos séances d’ergothérapie, j’ai commencé à ressentir le besoin de comprendre les comportements de mes enfants.

 

J’ai appris que ces comportements avaient une signification propre à chacun de mes enfants : si pour un de mes garçons le flapping est associé à une émotion joyeuse, pour l’autre il est le signe d’une grande colère.

 

À partir de là, ça sert à quoi, me demanderez-vous? Et bien à comprendre un peu plus mes enfants. Ces comportements attirent mon attention sur ce que mes enfants ressentent ou ce que leur système subit dans des situations qui paraissent souvent anodines à première vue. Mieux comprendre comment le système nerveux de mes enfants traite l’information me permet ensuite de faire des adaptations d’environnement, de contextes ou de mieux adapter mes interventions pour leur permettre éventuellement de mieux comprendre eux- mêmes ces sensations et de mieux les vivre. Par exemple :

  • Même si mon 2e ne parlait pas, j’en profitais pour travailler avec lui l’émotion « joie », à partir d’une image de ce qui se passait dans son corps, quand je le voyais battre des bras.
  • Pour les colères de mon plus jeune, j’ai interprété que le flapping m’indiquait qu’il avait besoin d’aide pour se réguler. Je lui montrais alors un pictogramme de colère et je lui offrais du réconfort physique (câlins). Cela le calmait et lui a graduellement permis de réduire l’intensité de ses colères au fil du temps. Avec ces nterventions, nous sommes passés d’intenses crises pour à peu près tout à de petites frustrations mieux ciblées et justifiées.

 

Et puis il y a les comportements plus déstabilisants :

  • Ceux qu’on veut voir partir, mais qui ne partiront pas simplement en disant « INTERDIT »
  • Ceux qui nous demandent une bonne observation et une bonne écoute de notre professionnel pour nous orienter vers des interventions bénéfiques et souvent plutôt simples. Par exemple, offrir des pressions profondes ou des câlins presque étouffants quand mon enfant part en crise plutôt que de suivre mon premier réflexe de le mettre en retrait dans un endroit sécuritaire et attendre qu’il se calme seul. Il a été payant pour nous deux de réaliser qu’en fait il avait besoin de moi ou de son père dans ces moments si difficiles à vivre pour lui!

 

Malgré les apparences, ne vous méprenez pas. Une absence de manifestations n’est pas signe que tout va bien. 

 

Pour un œil non averti (qu’était le mien à l’époque), ma grande fille vivait beaucoup d’anxiété, mais sans aucun signe flagrant… plutôt difficile d’intervenir et lui permettre de s’adapter quand on ne remarque rien!

 

Au fil du temps… chez nous, les comportements nettement indésirables ont disparu, sauf pour les rares fois où maman peut se faire taper; car oui, chez moi, il est permis d’exploser (verbalement préférablement)… Et pour tous les comportements particuliers inoffensifs, ils diminuent et refont surface lorsque l’environnement est surchargeant pour mes cocos. Dans ces périodes, je juge de la pertinence de ma réaction; si personne n’est en danger, je préfère ignorer et offrir du soutien bien ciblé sans attirer l’attention sur le comportement!

 

Accepter, respecter et travailler avec ces précieux indicateurs, des fenêtres ouvertes sur le vécu intérieur de nos enfants, ces comportements «désirables» selon moi, permettent des pas de géants non seulement pour nos neurodifférents, mais aussi pour nous, parents, dans la compréhension de leurs besoins et de leur accompagnement!

 

Alors, si je croisais votre chemin, par exemple à l’épicerie, et que votre enfant faisait le «bacon», m’adressait un monologue sur les animaux sans mon avis ou jetait tous les bonbons à sa portée dans le panier, ne soyez pas surpris de me voir changer d’allée en vous souriant, ou de me voir prendre quelques minutes pour écouter votre enfant ou engager avec lui une conversation sur les bonbons; parce que moi, quand je vois un enfant, je vois plus que des comportements, mais des besoins qui s’expriment de mille et une façons!

 

Faut-il corriger les comportements particuliers de nos enfants autistes? Non, mais il faut les écouter!

 

Astrid 

 

 

 

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