La version de votre navigateur est obsolète. Nous vous recommandons vivement d'actualiser votre navigateur vers la dernière version.

 

   

Tout savoir sur la Zoothérapie!

Posté le 05/11/2015

Connaissez-vous la zoothérapie?

Par Annie Brunet, infirmière et zoothérapeute

 

 

 

C’est incontestable, la zoothérapie peut être si bénéfique, mais il faut d’abord arriver à se retrouver à travers cette grande diversité d’intervenants et d’approches. De façon générale, lors d’expositions ou d’activités promotionnelles, je rencontre des parents, des intervenants et des professionnels de la santé et je réalise que leurs représentations et perceptions sur la thérapie assistée par l’animal (appellation favorisée par le milieu, mais totalement inconnue du grand public jusqu’à présent) n’est pas tout à fait juste. Légalement, le titre de zoothérapeute n’est d’aucune façon protégé par quelconque loi. Ce manque de cadre légal permet malheureusement à n’importe qui de s’attribuer le titre, de pratiquer bénévolement avec son «pitou bien gentil» ou même contre une rémunération! Alors, je vous repose la question, que savez-vous vraiment de l’intervention assistée par l’animal?


Un brin d’histoire

Selon les informations disponibles à ce jour, la zoothérapie est utilisée depuis la fin du 18e siècle. Au 19e siècle, Florence Nightingale, pionnière des soins infirmiers de l’ère moderne, incorpore les animaux à sa pratique auprès de patients malades et de soldats blessés au combat. Ce n’est donc pas d’hier qu’on constate les bénéfices résultant de la relation animal-humain!

 

Portrait de la zoothérapie dans le monde

Il est intéressant de voir l’évolution de la zoothérapie, de l’inclusion des animaux dans un contexte d’aide à la personne de façon très générale, dans les différentes parties du monde. Aux États-Unis par exemple, la population fait preuve d’une très grande ouverture d’esprit. Qu’il soit question d’enfants handicapés, d’étudiants à l’université ou encore de personnes âgées vivant en résidence, le cadre social laisse, avec très peu de limites, place à la créativité des intervenants. Dans un but thérapeutique, il n’est pas exceptionnel de laisser entrer cheval ou cochon dans les résidences! En Europe (France, Belgique,…) cette pratique peut aussi être rencontrée. Quant aux universitaires, pendant les périodes d’examens qui amènent une charge de stress considérable, des équipes d’intervenant assistées de leurs partenaires canins se rendent sur place afin d’offrir un moment de détente, de partage et de bien-être aux étudiants. Les témoignages, d’étudiants comme d’intervenants lors de ces sessions, sont poignants. La pratique de plusieurs professionnels, de l’éducation et de la santé, s’y fait quotidiennement assistée d’un animal partenaire ; psychologues, ergothérapeutes, orthophonistes, travailleurs sociaux, intervenants en santé mentale, tel que la psychiatrie et pédopsychiatrie, mais également en milieu carcéral, en réadaptation physique, etc. Les enfants nécessitant des heures de différentes thérapies ont donc accès à ces services, mais avec la médiation d’un animal. Juste d’y penser vous a mis un petit sourire avouez?

Je pense que s’ouvrir aux différentes pratiques de la zoothérapie doit nous amener à nous questionner collectivement sur les limitations de notre cadre social, sur ce que nous souhaitons pour nos enfants et ce que nous désirons aussi leur laisser comme orientation et valeurs personnelles et collectives. À l’heure actuelle au Québec, la perception de la population sur l’intervention assistée par l’animal demeure malheureusement très réductrice, ce qui alimente probablement la réticence de certains à y recourir.

 

Et au Québec, qu’en est-il?

Au Québec, la formation des intervenants en zoothérapie est, disons, très disparate. L’ajout d’une expertise en zoothérapie à une pratique clinique déjà établie par un professionnel est plus fréquente même si elle n’est pas, somme toute, encore très courante dans le domaine de l’éducation, comme des orthopédagogues, des éducateurs spécialisés et des psychoéducateurs, ou dans le secteur de la santé, surtout psychologique, et de l’intervention psychosociale.

Au Québec nous rencontrons deux types de zoothérapeutes :

  1. Professionnels et intervenants diplômés de leur champ d’études respectif en plus d’avoir complété leur formation de zoothérapie. Le résultat est donc un intervenant ou thérapeute pratiquant avec une médiation animale.
  2. Personne ayant complété sa formation en zoothérapie, sans préalablement détenir une expérience ou une qualification professionnelle liée à l’aide à la personne.

 


Sachez que la formation d’interventions de zoothérapie enseigne à la personne à devenir intervenant et non pas à l’animal à devenir thérapeute. La formation assure à l’intervenant l’apprentissage :

  • De la santé animale et la prévention des zoonoses (infection naturellement transmissible de l’animal à l’homme)
  • Du comportement animal
  • De la relation d’aide et le plan d’intervention
  • Des particularités de certaines clientèles
  • Des responsabilités et l’éthique reliées à la pratique
  • Des limites de son champ d’application et de ses compétences
  • etc.

La Corporation des Zoothérapeutes du Québec (CZQ) est le seul regroupement d’intervenants à l’heure actuelle au Québec et demeure la seule référence disponible. Cependant, il est à retenir que la Corporation n’utilise aucun qualificatif vous permettant de différencier les zoothérapeutes, tel qu’expliqué au paragraphe précédent.

 

La zoothérapie peut vous aider! Quoi savoir, quoi demander…

Il est important de retenir que chaque intervenant en zoothérapie possède ses forces bien à lui. Selon qu’il soit initialement psychologue, orthophoniste ou non, il est important de cerner sommairement le besoin prioritaire vous menant à la consultation afin de bien entamer vos recherches. Il doit également être considéré la préexistence chez la personne d’un trouble quelconque ou de besoins particuliers. À titre d’exemple, votre enfant vit avec beaucoup de difficulté le décès de sa grand-mère, il semble très affecté et triste depuis plusieurs semaines. Ici, il est question de l’enfant et de son processus de deuil. Mais disons maintenant qu’en plus de vivre un décès, votre enfant présente une déficience intellectuelle ou un trouble du spectre autistique. C’est clairement plus complexe comme situation et des compétences spécifiques doivent être recherchées. N’ayez donc pas peur de bien questionner les intervenants lors de vos appels. Je vous suggère fortement de questionner : 

  • Leurs différentes formations
  • Leurs compétences spécifiques et générales
  • Leur application de la zoothérapie
  • Leur niveau de connaissance quant à votre motif de consultation
  • L’animal ou les animaux avec lesquels ils interviennent (petit ou gros chien, lapin, oiseau,…)
  • Leur expertise
  • La description d’une séance-type d’intervention
  • Leur tarification et politiques (tarif horaire, possibilité de déplacement, en cas d’annulation ou de report du rendez-vous, les frais d’ouverture de dossier, l’écriture d’un résumé d’évolution si besoin, etc.) 
  • L’émission de reçus 
  • Leur couverture d’assurances professionnelles
  • Leur adhésion à la Corporation des Zoothérapeutes du Québec (cette adhésion garantit le suivi d’une formation reconnue en zoothérapie)

Souvent le site internet de l’intervenant ou de l’entreprise contient en grande partie ces informations. Et rassurez-vous, il n’y a pas de «mauvaises» questions. Obtenir ces réponses est votre unique façon de protéger au mieux votre enfant et vous.


La zoothérapie, ou plutôt l’intervention assistée par l’animal est une excellente alternative thérapeutique, heureusement de plus en plus connue et disponible, permettant d’adresser des désordres spécifiques et des troubles d’origines biologiques, psychologiques et/ou sociales. Elle favorise, chez la personne, un retour harmonieux à la santé globale. Recourir aux services d’intervenants dument certifiés et qualifiés apporte d’abord et avant tout une protection de votre santé et votre sécurité. Il vous assure également une qualité d’interventions, la compétence de l’intervenant en lien avec votre situation, mais aussi une meilleure réponse au traitement. Vous aurez la possibilité d’y regrouper différents troubles et besoins relevant parfois de différentes sphères de la personne, ce qui peut représenter un avantage fort intéressant pour certains.

 

Mon prochain billet portera sur les différents types de services qui existent en zoothérapie et les bienfaits et avantages que ceux-ci offrent aux familles. Je m’y donnerai la mission de vous démontrer combien l’enfant et sa famille sont au cœur de l’intervention, et en ce qui me concerne, sont ma véritable priorité.

 

Annie ❁

 

Références

http://www.interventionpilepoil.com/

http://corpozootherapeute.com/

 

Vous avez manqué nos billets précédents? Accédez-y avec ce lien